Il n’y a rien de plus difficile lorsqu’on est une célibataire que de se retrouver au beau milieu d’une soirée dont les invités sont composés à 90% de couples. Et encore pire lorsque sur les 10% restant, vous êtes 5% et les autres 5% sont Laure, la lesbienne au regard louche et au sourire menaçant qui vous prend pour son casse-croûte du soir.
Ayant ambitionné de devenir un couple, c’était avec plaisir que j’acceptai l’invitation de Carla. Elle m’avait parlé d’une petite fête cosy, avec deux, trois personnes que je connaissais. Il faut savoir que lorsque mon amie Carla, une petite blonde pétillante, un tantinet superficielle et complètement nymphomane me parle d’une fête cosy, on peut s’attendre à croiser des couples d’inconnus se lécher le visage si ce n’est plus dans tous les recoins de l’appartement et à assister à des scènes affligeantes de biture gratuite au milieu du salon. Ce n’est pas vraiment mon idée de la soirée réussie, mais quand on arrive à garder les pieds sur terre, le système respiratoire hermétique à la marijuana et à partir relativement tôt sous-prétexte de travail le lendemain, on s’en sort plutôt bien. Et puis je n’avais pas vue Carla depuis ma première année d’étude, du moins pas en soirée alors au bout de cinq ans, je supposai qu’elle avait ralentit son rythme effréné de lycéenne dévergondée. Je ne savais pas à quel point j’avais raison avant de sonner à la porte de son appartement vêtue d’une robe en paillettes jaune et d’une perruque afro noire.