lundi 8 novembre 2010

Je veux devenir un couple!



« Pour être libre, vivons d’amour et d’eau fraîche. »
L’eau fraîche, ok, quant à l’amour, nous repasserons.

Oui, je suis célibataire mais je me soigne, croyez-moi je me soigne très fort !
Je ne suis pas encore un cas désespéré, du moins j’ose l’espérer, je suis jeune et en bonne santé, sans enfants et avec des seins d’une fermeté sans pareil. Je ne suis pas ce genre de garçon manqué ultra masculine, je ne suis pas non plus l’agoraphobe de service ni même la timide maladive. Je suis juste une célibataire ordinaire, dans une grande ville française ordinaire.
Pourtant, dans une société qui semble-t-il prône la liberté de choix de vie, la liberté des femmes et surtout la fin de la dictature du couple, je soigne mon célibat. Vous n’avez pas l’impression que le monde est hypocrite par moment ? On nous lance à tout va des slogans féministes qui semblent prouver qu’enfin les femmes sont libérées des hommes, qu’elles n’ont plus besoin d’eux pour monter leurs meubles Ikea, ouvrir les bocaux de confiture, faire l’amour voir faire des enfants. Seulement les célibataires n’ont jamais été aussi observée comme des monstres de foire qu’aujourd’hui. Dés 14 ans il faut au moins avoir embrassé un garçon et lui avoir tenu la main en public pour pouvoir être acceptée par ses semblables, c’est d’ailleurs bien plus important que d’avoir le dernier jean à la mode. A défaut de savoir qui croire, mes copines de classes ou ces femmes aux airs si mûrs et si sages qui criaient leur colère dans la rue, j’ai choisi mon camp. J’ai cru qu’il s’agissait de la volonté d’une majorité de femmes, alors naïve, je me suis laissée aller comme une brebis. Mais la plupart sont moins naïves, ces demoiselles sautent sur la première occasion venue pour trouver un homme, l’épouser et lui faire des enfants. Elles avaient déjà tout compris à 14 ans.

Je suis célibataire et on m’a parlé du poids de la solitude. J’ai 20 ans, j’habite chez mes parents et passe mes samedi soirs à traîner dans les bars en compagnie d’amies aussi célibataires que moi, alors jusqu’à présent, la solitude ne pesait pas plus lourd qu’une mine graphite. Je dis jusqu’à présent car en l’espace de moins d’un an, sans que je ne l’ai vu venir, 90% de mes meilleures amies avaient trouvé chaussures à leurs pieds. Oubliées les sorties en célibataires, les joies du karaoké torchées jusqu’à l’aube, quand vos amies ont un « chéri » plus question de se montrer vulgaire ou grossière sous l’effet de l’alcool, plus question de le laisser à l’écart pour aller boire un verre entre filles, plus question d’aller danser avec quelqu’un d’autre que lui, plus question de se décoller de plus d’un centimètre de sa peau. Et encore, je passerai sur les détails déchirants comme la fin des sarcasmes sur les hommes et/ou couples niais croisé dans le bus.

Ma première réaction face à cette épidémie ultra contagieuse (dont je suis néanmoins assurément immunisée bien que j’aurais préféré que ce soit contre la grippe A) a été de pleurer sur mon sort. Comptons deux bonnes semaines à écouter en vrac Céline Dion et Patrick Bruel dans mon iPod, quatre jours à retenir des larmes face à un couple s’embrassant sur un banc public, 14L de créme glacée aux noix de pécan, une douzaine de films à l’eau de rose et aux scénarios sensiblement semblables, 423 mouchoirs en papier et une centaine de « j’vais fiiiiniiiir vieille fiiiille, mangée par mes chaaaats ! » larmoyants avant de passer au deuxième stade. Celui-ci consiste à renier mes amies. Leur faire la tête à chaque fois qu’elles refusaient une sortie pour rester cocooner avec leurs hommes, leur reprocher le ramollissement de leur sens critique et leur dire « moi, si j’avais un copain, je resterai la même ! » Ce qui, avouons-le, est complètement faux. Moi aussi je serai aux petits soins, j’achèterai des cravates et je masserai des pieds si en échange je n’avais ne serait-ce que la chance de devenir moi aussi un couple.

Alors c’est décidé, je vais devenir un couple, je glanerai conseils et astuces auprès de sources de tous âges et de tous horizons, je ne refoulerai plus aucun coup de cœur sous aucun prétexte, je défierai mes peurs et affronterai même les moyens les plus pathétiques s’il le faut du moment que je puisse devenir un couple.

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